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? Elodie SARTOREL

? Consultante CIR/CII

?‍? Docteur en Biologie Moléculaire

Elodie SARTOREL, Consultante en financement de l’innovation chez F.initiatives et Docteur en Biologie Moléculaire, nous parle de son parcours international. Découvrez-le dès maintenant.

Peux-tu nous présenter ton parcours ?

Après mon baccalauréat Scientifique, j’ai intégré un IUT Génie Biologie _Agronomie à l’Université Paul Sabatier de Toulouse au cours duquel j’ai réalisé un stage en recherche que j’ai beaucoup apprécié. C’est d’ailleurs à la suite de celui-ci que la question du doctorat à commencer à émerger dans mon esprit.

Une fois diplômée de mon master en Agronomie, en 2005, j’ai envoyé mon CV dans un laboratoire français qui faisait partie d’un consortium européen, afin d’y réaliser une thèse sur la thématique de l’étude de l’interaction des plantes et des micro-organismes. Cependant, ne pouvant pas financer de doctorants français, j’ai intégré le consortium via un financement européen en réalisant ma thèse dans un laboratoire à Madrid. J’ai donc rejoint l’Universidad Autónoma de Madrid, en 2006, pour y réaliser ma thèse. Elle portait sur l’étude des voies de signalisation du pathogène (champignon) misent en place lors de son interaction avec le maïs, avec une orientation en Biologie Moléculaire et Cellulaire.

Après la thèse

Après mes trois ans de thèse, en 2009, j’ai décidé de tenter ma chance en envoyant mon CV dans les meilleurs laboratoires du monde de mon domaine. C’est grâce à cette manœuvre que l’on m’a proposé d’intégrer l’University California Berkeley, en 2010, pour un PostDoc sur la compréhension des mécanismes fondamentaux de signalisation au sein des cellules basé sur le modèle de la levure. Certes, la Californie est à l’autre bout du monde, et cela signifiait de faire des concessions, mais j’ai foncé et je ne regrette absolument pas !

C’est en 2015 que j’ai décidé de rentrer en France. Mon chef de laboratoire de l’Université de Berkeley m’a aidé à intégrer un nouveau Post Doc au CNRS d’un an, à la suite duquel j’ai obtenu un financement européen de 2 ans pour poursuivre mes recherches.

Après 15 ans dans le domaine de la recherche, je me suis aperçue que mon intérêt grandissant pour la compréhension de l’écosystème de la R&D, la recherche en financement et la valorisation de la recherche faisaient partie intégrante de mon quotidien.

Forte de ce constat, j’ai intégré un master Innovation et Valorisation de la Recherche, à l’Université Paris-Saclay en 2018. Pour valider cette année de formation supérieure, il était nécessaire de faire un stage. J’ai eu l’opportunité de réaliser le mien chez F.initiatives. Depuis, je ne suis jamais partie et j’ai intégré l’aventure comme Consultante en financement de l’innovation.

Penses-tu qu’il est important de parler la langue locale du pays dans lequel tu étudies ?

Pour ma thèse, je n’avais pas directement choisi de postuler en Espagne, car je ne parlais pas du tout espagnol. Les premiers mois ont donc été un peu complexes, car tout le monde ne parlait pas anglais. Il y avait une majorité de Chercheurs d’Amérique Latine. L’espagnol était donc la langue la plus parlée au laboratoire.
En 2006, la correspondance entre les masters européens n’était pas encore à son maximum. Le département en charge des doctorats de l’université m’a donc demandé de réaliser un master espagnol pendant ma première année de thèse. Grâce à cette immersion totale (professeurs espagnols, lectures et rédactions en espagnol), au bout de six mois, je comprenais tout ce que l’on me disait. Après un an, je me faisais bien comprendre. Les dernières années, certaines personnes pensaient même que j’étais espagnole.

Lors de ton doctorat, comment as-tu appréhendé la poursuite de ta carrière ?

J’ai toujours voulu viser haut pour, au pire, ne pas avoir de résultats. J’ai donc envoyé mon CV à tous les meilleurs laboratoires du monde de mon domaine, quitte à ne pas avoir de réponse. C’est avec joie (et surprise) que j’ai été acceptée à l’Université de Berkeley pour mon premier PostDoc.

Aux Etats-Unis, la vision de la recherche est différente. Dans les Universités, les prix Nobel de la Recherche sont mis en avant et l’on indique aux chercheurs le parcours pour y arriver. Toutes les structures nécessaires à cet accomplissement sont mises en place, il y a vraiment une grande valorisation de la recherche.

Quand je suis revenue en France, pour mon deuxième PostDoc, je n’ai pas retrouvé cette vision de la recherche, elle était en train de se mettre en place. C’est peut-être aussi pour cela que j’ai décidé de me tourner vers le financement de l’innovation.

As-tu rencontré des difficultés à appréhender le passage public/privé ?

Au travers de mon master en Innovation et Valorisation de la Recherche, j’ai pu y retrouver les problématiques des entreprises : comment développer l’innovation, comment est réalisé un business model, quelles problématiques se posent les entrepreneurs, ou encore, comment s’organise la vie en entreprise. Après toutes ces années dans la recherche publique, cela m’a été d’une grande aide dans la compréhension du privé. Je pense que c’est pour ça que je n’ai pas eu de difficulté en arrivant chez F.initiatives.

Qu’est-ce que le doctorat t’apporte dans tes fonctions quotidiennes ?

Le doctorat m’apporte un grand panel de compétences : gestion de projet, management, travail en équipe, interdisciplinarité ou encore adaptabilité. Toutes ces compétences sont développées pendant la thèse sans que l’on ne s’en rende vraiment compte, mais elles sont pour autant essentielles en entreprise.

A titre plus personnel, lors de mon PostDoc au CNRS, j’ai demandé des subventions. Par conséquent, je connaissais déjà les problématiques des demandes de financement.

En quoi cette expérience à l’international a–t-elle été bénéfique pour ta poursuite de carrière ?

Déjà, comme F.initiatives est une entreprise internationale, je m’intéresse de près au développement du groupe.

De façon plus générale, une expérience internationale impose d’être tolérant et d’avoir un esprit ouvert. Cela modifie le comportement au quotidien, à la fois dans la vie de tous les jours, mais également au travail, puisqu’on apprend à être à l’écoute des autres et appréhender d’autres cultures en permanence.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux étudiants, doctorants ou jeunes docteurs qui se questionnent quant à une éventuelle expérience de mobilité internationale ?

La mobilité internationale permet de sortir de sa zone de confort et de voir comment faire de la recherche dans d’autres milieux académiques. Cela apporte de nombreuses compétences indispensables, dont la confiance en soi.

Cependant, assurez-vous de vous créer un minimum de réseau professionnel français avant de partir, ou pendant votre mobilité (même si cela est plus difficile), de sorte à avoir des contacts si vous décidez de rentrer en France.

As-tu des conseils pour les futurs docteurs ?

Pendant longtemps j’ai pensé que la recherche académique était le must car il n’y avait pas beaucoup d’ouvertures au niveau des entreprises. Cela n’est plus le cas aujourd’hui !  Pendant vos doctorats pensez donc à vous renseigner sur toutes vos options, publiques et privées qui offrent de belles opportunités.

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