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Parcours de Docteur : Noël CHAUMARD, Docteur en Sciences de la Terre et de l'Univers

Noël CHAUMARD, Project Leader chez F.initiatives et Docteur en Sciences de la Terre et de l’Univers nous parle de son parcours. Découvrez-le dès maintenant.

Peux-tu me parler de ton parcours ?

J’ai réalisé mes trois premières années d’études supérieures en géologie, spécialisation volcanologie et magmatologie. J’ai ensuite poursuivi en master dans cette même spécialité. Toujours aussi passionné par ce domaine après ces cinq années, j’ai décidé d’aller au bout de ma passion et de débuter une thèse. Mon sujet de thèse portait sur  l’étude des processus thermiques dans les météorites primitives. Ainsi, il était donc en continuité avec mon mémoire de master et mes études antérieures.

A l’issu de ma thèse, que j’ai soutenu en 2012, j’ai aussitôt intégré un poste d’Ingénieur d’Etudes à Polytechnique Clermont-Ferrand, pendant six mois. Cependant, j’avais pour objectif professionnel d’entrer au CNRS ou devenir Maitre de Conférences. Ainsi, de 2012 à 2015, j’ai effectué mon premier PostDoc au laboratoire d’études de la matière extra-terrestre du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Le sujet portait sur l’histoire thermique des chondres dans les chondrites primitives. J’ai ensuite décidé de m’envoler vers les Etats-Unis, à Madison dans le Wisconsin, pour deux ans afin d’effectuer un deuxième PostDoc. J’ai pu le mener à bien grâce à un financement de la Nasa. Lors de celui-ci, j’ai réalisé plusieurs études géochimiques sur des météorites primitives et des échantillons cométaires.

Cherchant une certaine stabilité dans ma vie professionnelle, j’ai décidé de rentrer en France en janvier 2018, et de prendre un peu de temps pour réfléchir au chemin professionnel vers lequel je souhaitais m’orienter. C’est à la suite de cette rétrospective que je me suis tourné vers le secteur privé.

Au début, je cherchais un emploi dans mon domaine de connaissances (analyses pétro-chimiques dans le domaine minier par exemple), cependant je me heurtais à des Ingénieurs ou à des diplômés de DUT. On me reprochait effectivement souvent d’être « sur-qualifié », ce qui m’a poussé à orienter ma recherche d’emploi vers un domaine scientifique plus général.

C’est lors de ce changement de stratégie que j’ai postulé à une offre d’emploi chez F.initiatives, que j’ai intégré par la suite comme Consultant en financement de l’innovation.

Qu’est-ce que le doctorat t’apporte dans tes fonctions quotidiennes ? As-tu identifié des difficultés en débutant comme Consultant ?

Mes compétences techniques sont issues du domaine de la géologie alors que mon portefeuille client est dans le domaine de STIC (Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication). Lorsque j’ai débuté en tant que Consultant, je n’avais que peu de connaissances dans ce domaine. Mais si vous êtes curieux et que vous aimez être au courant des dernières avancées scientifiques, cela suffit à combler une bonne partie de ce manque. Cela étant, le fond vient en pratiquant. En tant que Docteurs nous possédons un avantage non-négligeable :  nous savons ce qu’est la R&D, tests et autres expérimentations.

En plus, le doctorat apporte de nombreuses autres capacités nécessaires au métier de consultant (réalisation d’un audit, articulation d’une problématique, rédaction d’un état de l’art, etc.). Je suis d’ailleurs Product Owner du projet NASA mené avec la direction scientifique qui a pour but générald’aider les Consultants sur la réalisation d’un état de l’art et d’en faciliter la constitution

Enfin, aujourd’hui je suis certaines missions avec des clients qui ne parlent pas français, je dois donc communiquer en anglais (agréments, audit, etc.). Mon PostDoc au Wisconsin est donc un véritable atout.

Es-tu, à la base, une personne pour qui la démarche réseau est naturelle ? Si non, comment as-tu fait pour t’y mettre ?

En cosmochimie et pétrologie, le réseau est très restreint et tout le monde se connait, je n’ai donc pas eu de mal de ce côté-là. En revanche, lorsque je suis arrivé dans le privé cela a été plus difficile, car créer et entretenir un réseau n’était pas un automatisme pour moi.

Outre cette difficulté, j’avais également beaucoup de mal à me mettre en avant dans un CV, ou lors d’entretiens. A l’université, nous avons appris à rédiger un CV qui n’est absolument pas le même que celui avec les codes du privé. Echanger avec des proches et des collègues m’a permis de combler ces lacunes.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux étudiants, doctorants ou jeunes docteurs qui se questionnent quant à une éventuelle expérience de mobilité internationale ?

Tentez, la chance sourit aux audacieux ! Une mobilité à l’international permet de découvrir une nouvelle culture, de nouveaux modes de vie et de travail, mais aussi d’étendre son réseau. Je ne regrette en aucun cas d’être parti, et toutes mes connaissances qui ont sauté le pas ne le regrettent pas non plus. Parfois, cela peut être difficile selon les situations personnelles, mais le jeu en vaut largement la chandelle !

J’aime cette phrase qui représente mon état d’esprit : Il ne faut jamais avoir de regrets dans la vie car contrairement à l’échec que le temps efface, le regret, lui, restera ad vitam aeternam.